Les cardiomyopathies sont des maladies du muscle cardiaque qui surviennent sans anomalies des artères coronaires, sans anomalies des valves cardiaques, et sans hypertension artérielle. Elles peuvent se traduire par un muscle cardiaque trop épais (cardiomyopathie hypertrophique), par une dilatation d’un ou des deux ventricules (cardiomyopathie dilatée), ou par une atteinte prédominante du ventricule droit avec des troubles du rythme cardiaque (cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit).
L’imagerie joue un rôle essentiel lors du bilan initial et dans le suivi des patients atteints de cardiomyopathie. Il est en effet très important de connaître la cause de la cardiomyopathie afin de personnaliser au maximum le traitement et la prise en charge (médicament ciblé spécifique, prise en charge de l’insuffisance cardiaque et des troubles du rythme si nécessaire, recherche éventuelle d’une cause génétique avec possibilité de dépistage familial etc…).
En pratique, s’il vous a été détecté une cardiomyopathie, vous serez adressé pour un bilan complémentaire dans le service de cardiologie et pris en charge par les cardiologues du Centre de compétence des cardiomyopathies. Ce bilan comporte en première intention :
- une consultation et un examen clinique,
- un électrocardiogramme,
- et une échocardiographie utilisant les techniques avancées d’analyse de la fonction du muscle cardiaque (« strain »). Cet examen échographique est identique à une échographie classique, sans injection de produit de contraste et s’effectue en ambulatoire.
Après ce bilan initial, les spécialistes des cardiomyopathies envisageront éventuellement avec vous un bilan d’imagerie avancée qui pourra comprendre selon les cas une échocardiographie à l’effort, une IRM cardiaque, et/ou un examen de médecine nucléaire (scintigraphie, PET-scanner). Ces examens se font également en ambulatoire.
L’IRM cardiaque est fréquemment utilisée dans le bilan des cardiomyopathies. En plus des analyses de volume, épaisseur et fonction des cavités cardiaques, l’IRM apportera en complément de l’échographie des précisions importantes sur l’état du muscle cardiaque pouvant orienter vers une cause particulière et orientant la prise en charge (présence de fibrose, présence d’amylose, inflammation du muscle appelée myocardite, surcharge en lipides ou en fer etc…).
Selon le bilan initial ou l’IRM, il pourra également vous être proposé de réaliser une imagerie complémentaire en médecine nucléaire. Ces techniques d’imagerie utilisent des traceurs radioactifs qui permettent de mettre en évidence des anomalies spécifiques de certaines causes de cardiomyopathies.
Pour plus d’informations sur les produits utilisés et la réalisation de ces examens : Société française de médecine nucléaire
Pour rechercher une amylose cardiaque, nous vous proposerons une scintigraphie osseuse. Pour rechercher ou préciser une éventuelle maladie inflammatoire du muscle cardiaque (sarcoïdose, myocardite), nous vous proposerons un TEP-scanner au 18-FDG (fluorodéoxyglucose). Nous attirons votre attention lors de cet examen sur l’importance des consignes alimentaires puis de jeûne qui vous seront données avec la convocation. Le TEP-scanner peut être associé à une scintigraphie myocardique pour son interprétation.
Au terme de ce bilan d’imagerie qui sera revu avec l’ensemble de votre dossier de manière collégiale en réunion de concertation pluridisciplinaire, un cardiologue du Centre de compétence des cardiomyopathies fera la synthèse avec vous en consultation et vous présentera nos conclusions et propositions de prise en charge.